1. Les éoliennes font-elles du bruit ?

Source : ademe

Les éoliennes sont des installations qui peuvent émettre un bruit de fond qui ont pour origines principales :

  • Un bruit mécanique : il est essentiellement perceptible au pied de l’éolienne, lorsqu’elle commence à fonctionner. Il est dû aux différents mécanismes présents dans la nacelle.
  • Un bruit aérodynamique : dû à la rotation des pales fendant l’air.

Il faut noter que les éoliennes modernes sont beaucoup plus silencieuses qu’ont pu l’être les premiers modèles : ce fut d’ailleurs l’une des principales préoccupations des constructeurs d’éoliennes durant ces 15 dernières années. En particulier, le profil aérodynamique des pâles a considérablement été amélioré et des serrations* sont aujourd’hui intégrées sur les pâles pour contribuer à diminuer le bruit lors de leur rotation.

* inspirées des ailes des chouettes, les serrations sont un système en forme de peigne fixés sur les bords des pales.

Les émissions sonores sont également très encadrées par la législation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) qui fixe le niveau des émergences à ne pas dépasser : +3dB la nuit et +5dB le jour par rapport à un bruit ambiant de 35dB.

Si un dépassement est observé par simulation lors des études ou lors du fonctionnement des éoliennes, des actions de bridages seront imposées pour freiner les machines et ainsi respecter la réglementation.

2. Les éoliennes produisent-elles des infrasons ?

Les éoliennes génèrent des infrasons du fait de leur exposition au vent, qu’elles soient en fonctionnement ou à l’arrêt.

Cependant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) estime que les infrasons émis par les éoliennes sont suffisamment faibles pour ne pas constituer une gêne ou un danger pour la santé*. A titre de comparaison, les infrasons émis par notre organisme (battements du cœur ou respiration) et transmis à notre oreille interne sont plus intenses que ceux émis par les éoliennes.

*Le défi éolien en 10 questions, ADEME, octobre 2021

3. Les éoliennes ont-elles un impact sur la santé ?

Actuellement, il n’existe aucune donnée sanitaire démontrant des effets sur la santé des riverains. En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Académie nationale de médecine indiquent dans une étude « qu’aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée au fonctionnement des éoliennes »*

L’installation d’éoliennes est strictement encadrée par le régime ICPE qui impose de respecter une distance minimale de 500m des habitations et des seuils d’émergences sonores à ne pas dépasser, le but étant d’assurer un niveau élevé de protection des riverains.

* Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres, Académie nationale de médecine, mai 2017

4. Les éoliennes ont-elles un impact sur l’environnement et la biodiversité ?

Les impacts potentiels sur l’environnement sont spécifiques à chaque parc éolien en fonction des milieux naturels et des paysages dans lesquels ils se trouvent.

C’est pourquoi, chaque projet éolien nécessite une étude environnementale approfondie, menée par des bureaux d’études indépendants. Le but de cette étude est de recenser l’ensemble des espèces et des milieux naturels sensibles présents sur la zone de projet afin de déterminer les impacts potentiels qu’un parc éolien engendrerait.

Ces études permettent de définir et d’adapter au mieux le positionnement des éoliennes pour privilégier une implantation la moins impactante possible, selon la logique « éviter, réduire, compenser ». Par ailleurs, les oiseaux et les chauves-souris étant les espèces les plus sensibles à l’éolien, elles font l’objet d’une attention particulière et les éoliennes peuvent être bridées à certaines périodes de l’année (périodes de reproduction) et sous certaines conditions météorologiques pour limiter les impacts sur ces espèces.

Pour en savoir plus : Eolien et biodiversité – état des lieux des apports de la filière éolienne à la biodiversité de nos territoires, FEE, 2022

5. L'énergie éolienne est-elle vraiment verte et respectueuse de l'environnement ?

Si une éolienne utilise la force du vent, inépuisable et propre, elle nécessite – comme tout produit ou construction humaine – des ressources qui peuvent générer des impacts sur l’environnement. Pour mesurer ces impacts, on utilise L’Analyse du Cycle de Vie (ACV). 

Cette méthode évalue, pour une éolienne, sa fabrication, sa construction et son exploitation et jusqu’à son démantèlement (voir schéma ci-dessous). L‘ACV permet d’estimer qu’il faut 7,7 mois à partir de la mise en service d’une éolienne Nordex* pour que l’électricité produite égale l’énergie nécessaire à sa fabrication en usine. Ce « temps de retour énergétique » en fait une énergie vraiment verte !

L’ACV permet d’inventorier, pour chacune des étapes détaillées dans le schéma ci-dessus, l’ensemble des flux de matière et d’énergie entrants et sortants pour estimer les impacts environnementaux de chacun de ces flux et donc calculer l’impact global du produit par rapport au service qu’il rend.

L’analyse du cycle de vie permet également de comparer l’énergie éolienne à d’autres moyens de production, en déterminant les émissions de CO2, induits par la production d’1kWh. Pour une durée de vie de 25 ans, une éolienne Nordex est responsable de l’émission de 6,5 g de CO2 par kWh produit, contre 820 g pour 1 kWh produit par une centrale à charbon.

Le graphique ci-dessus compare les émissions moyennes de CO2 par kWh d’électricité produite pour chaque source d’énergie. Ces chiffres sont ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)**. Les donnés de l’éolienne Nordex sont issues d’un audit*.

*Rapport d’audit LCA of a Nordex windfarm with Delta4000 Turbines – réalisé sur un parc d’éoliennes N149 en Suède par Sphera Solutions (anglais).

**Revue de littérature par le GIEC (anglais).

6. Les oiseaux migrateurs sont-ils perturbés ?

Les oiseaux migrateurs peuvent être perturbés si un parc éolien est installé au cœur d’un axe migratoire.

Les études environnementales menées au cours du développement d’un projet éolien servent à identifier ces axes de migrations afin de s’assurer que le parc éolien se situe en-dehors des couloirs de migration.

7. Pourquoi y-a-t-il un balisage lumineux sur les éoliennes ?

Comme toute construction de grande taille, les éoliennes peuvent représenter des obstacles pour la navigation aérienne (militaire ou civile). Par mesure de sécurité les éoliennes doivent donc être dotées d’un balisage lumineux pour signaler leur positionnement. La réglementation impose un balisage clignotant blanc le jour et rouge la nuit.

Le balisage clignotant est l’une des principales nuisances évoquées par les riverains. Aussi, depuis février 2019, des expérimentations sont en cours pour limiter le balisage aux éoliennes situées aux extrémités d’un parc et en éclairage fixe.

8. Les éoliennes ont-elles un impact sur l’immobilier ?

La baisse de valeur immobilière des habitations à proximité des éoliennes est un argument souvent invoqué lors d’un projet de parc éolien. Plusieurs études ont déjà été publiées sur le sujet.

Tout d’abord il convient de préciser que la valeur d’un bien immobilier dépend de nombreux critères qui sont constitués à la fois d’éléments objectifs (localisation, surface habitable, nombre de chambres, isolation, type de chauffage…) et subjectifs (beauté du paysage, impression personnelle, coup de cœur…). Nous pouvons souligner que l’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains considèrent la présence d’un parc éolien comme un « plus », d’autres pas. L’absence d’éoliennes à ce jour sur le territoire de Dissay-sous-Courcillon peut expliquer les craintes de dévaluation de l’immobilier évoquées par certains riverains du projet.

Toutefois, le 1er juin 2022, l’Agence de la transition écologique (Ademe) a publié une étude sur le sujet « Éolien et Immobilier : Analyse de l’évolution du prix de l’immobilier à proximité des parcs éoliens » – lien de l’étude. L’objectif de l’Ademe était de réaliser une étude de référence et exploitable sur le sujet. Cette étude se base sur une approche quantitative via notamment une analyse statistique et une approche qualitative reposant notamment sur des interviews, une étude bibliographique et un sondage d’agents. L’étude montre que l’éolien n’a pas d’impact sur les prix de l’immobilier pour 90 %, et un impact minime pour 10 % des maisons ayant été vendues entre 2015 et 2020. L’impact mesuré de l’éolien sur l’immobilier est similaire à celui d’autres infrastructures tels que les pylônes électriques ou les antennes relais. L’Ademe souligne par ailleurs que l’implantation d’une éolienne n’a pas d’impact systématique sur le taux de rotation du parc de maisons et qu’un tel impact serait en tout cas très difficilement observable compte-tenu de la volatilité du taux de rotation.

9. Pourquoi les éoliennes sont parfois arrêtées ?

Les éoliennes fonctionnent 85% du temps mais il existe plusieurs raisons au fait qu’elles puissent être arrêtées en présence de vent :

  • Les vents: une vitesse de vent inférieur à 8km/h est insuffisante pour que les éoliennes puissent démarrer et au-delà de 90km/h, les éoliennes se positionnent automatiquement « en drapeau » par mesure de sécurité ;
  • La maintenance: l’intervention des techniciens de maintenance entraine un arrêt obligatoire et ponctuel des éoliennes pour garantir la sécurité des installations ;
  • Un plan de bridage: en fonction des conditions météorologiques et à certaines périodes de l’année, les éoliennes peuvent être arrêtées afin de respecter la réglementation acoustique ou de supprimer les impacts potentiels sur l’avifaune et/ou les chauves-souris.

Pour en savoir plus : Questions-Réponses, l’énergie éolienne terrestre du SER

10. La réception de la télévision peut-elle être perturbée ?

Comme beaucoup de constructions, les éoliennes peuvent perturber les ondes hertziennes (radio, télévision, etc.).

En revanche, depuis la diffusion massive de la Télévision Numérique Terrestre, les perturbations sont moindres voire inexistantes. Toutefois, la loi engage la responsabilité du développeur d’un projet éolien, qui est tenu de trouver à ses frais une solution technique si la perturbation est avérée. Si une implantation alternative des éoliennes n’est pas envisageable, le développeur peut fournir des équipements pour recevoir la télévision par satellite ou installer des réémetteurs directement sur les éoliennes.

11. Une éolienne est-elle recyclable ? Des "terres rares" sont-elles utilisées dans sa fabrication ?

Les principaux matériaux qui composent une éolienne sont recyclables à plus de 93% : l’acier et le béton (90 % du poids d’une éolienne terrestre), le cuivre et l’aluminium (moins de 3% du poids). Les pales (6% du poids) sont plus difficiles à recycler, mais un travail de recherche et développement est engagé par la filière éolienne !

La réglementation évolue : à partir du 1er juillet 2022, l’Etat impose que 90% de la masse totale de l’éolienne soit recyclée ou réutilisée lors d’un démantèlement. Cette obligation passera à 95% pour les projets de parcs déposés après le 1er juillet 2024 (Arrêté du 22 juin 2020, modifiant l’arrêté du 26 août 2011).

Analyse des matériaux pour une éolienne Nordex N149 Delta4000

Par ailleurs, les éoliennes Nordex utilisent des technologies dépourvues de « terres rares ». Une étude menée par l’ADEME en 2019 estime d’ailleurs que les éoliennes composées d’aimants permanents – qui nécessitent des terres rares – ne représentent que 3% du parc terrestre français.

Pour en savoir plus : Terres rares, énergies renouvelables et stockage d’énergie, ADEME, novembre 2019

12. L’éolien est-elle une énergie subventionnée ?

Jusqu’en 2016, l’énergie éolienne a bénéficié d’un tarif de rachat préférentiel fixé par l’Etat à 82€/MWh dans le but de développer la filière éolienne dans le cadre de la transition énergétique. L’achat de l’électricité à ce tarif préférentielle était compensé via la contribution pour le service public de l’électricité (CSPE) à laquelle l’ensemble des consommateurs est soumis.

Aujourd’hui, le tarif de rachat de l’électricité est fixé par appel d’offres, mettant en concurrence les producteurs. Lors du 5ème appel d’offres, le prix moyen des projets éoliens lauréats s’est établi à 62.9€/MWh. Ce résultat démontre que l’éolien terrestre est une énergie très compétitive.

13. Quelles sont les retombées locales ?

L’implantation d’un parc éolien génère des retombées fiscales dont bénéficient les collectivités, notamment la commune d’accueil, et qui permettent d’améliorer le cadre de vie des habitants. Ces retombées fiscales sont partagées entre les différents échelons de collectivité et son composées de :

  • La Taxe foncière sur les Propriétés Bâties (TFPB) ;
  • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ;
  • La Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) ;
  • L’Impôt Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER) dont le montant est fixé à 7 700 € par MW installé (au 1er janvier 2021).

L’installation d’un parc éolien est également une source de création d’emplois locaux, notamment à travers les techniciens de maintenance qui interviennent au cœur des territoires.

Pour en savoir plus : https://amorce.asso.fr/evenement/club-des-collectivites-locales-eoliennes-cleo-fev-19

14. L'intermittence de l'éolien est-elle un problème ?

La France dispose de trois zones géographiques où s’appliquent des régimes de vent différents :

  • la façade Manche / Mer du Nord,
  • le front atlantique
  • la zone méditerranéenne.

La production, répartie dans ces différentes régions aux régimes de vent indépendants, permet d’apporter en permanence de l’électricité au réseau. Cet effet est accru au niveau européen grâce à l’interconnexion croissante des réseaux qui assure une production électrique sans interruption.

Aussi, l’éolien s’inscrit dans un mix énergétique et n’a pas vocation à être la seule source d’énergies renouvelables sur le territoire.

La répartition des éoliennes sur tout le territoire contribue à la bonne gestion des pics de consommation. Puisque le vent est plus fort lors des périodes de grand froid, l’éolien produit donc davantage au moment où la demande est maximale. Pour exemple, le mardi 17 et mercredi 18 janvier 2017, la production éolienne est montée jusqu’à 5  003 MW, soit 6 % de la consommation nationale, ce qui représente l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires à pleine charge. Le jeudi 19 janvier 2017, à 9h00, heure où la consommation électrique a atteint 93 000 MW, niveau le plus élevé de l’hiver selon RTE, la production éolienne représentait 3 714 MW, soit 4 % du total de la consommation, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires. Parfois, ce chiffre peut grimper de manière bien supérieure. Ainsi le 20 novembre 2016 à 4h30, l’éolien a battu un nouveau record en couvrant 16,9% de la consommation électrique française.

A l’horizon 2020, on estime que l’éolien pourra sécuriser la consommation, en heure de pointe, d’environ un million de foyers, évitant ainsi la construction de l’équivalent de 10 centrales thermiques de 500 MW… et les émissions de gaz à effet de serre correspondantes.

Source “idées reçues et FAQ” : RWE